8
Juin

Le mensonge

   Ecrit par : ravenelle   in Ravenelle

Elle observe attentivement le résultat. la pierre précieuse semble luire d’une étrange aura. Elle l’incruste dans un anneau et glissement doucement le résultat sur l’un de ses doigts. Elle sent puler son œuvre et, satisfaite, retire la bague pour la glisser dans une enveloppe.

Euryops ma chère, j’espère que ce présent te plaira et t’apportera la sagesse nécessaire à l’accomplissement de ta destinée.

Ravenelle

Se levant de son bureau de travail elle se dirige tout droit vers le miroir, se scrutant lentement, ne laissant aucun détail au hasard. Elle n’y voit pas vraiment son reflet, des années d’auto-persuasions ont lentement pris racine au plus profond de sa psychose, empêchant son regard de lui rapporter la vérité. Ses cheveux morts sont à nouveau bombant, sa peau nécrosée à l’éclat lunaire de la noblesse.

Le mensonge devient si fort qu’il en devient réelle. Individu à part entière il se plonge dans la foi théologique et soigne le corps décédé de la prêtresse. Lorsque cette dernière se sent enfin apaisée, elle retourne devant son bureau et sort quelques feuilles de papier.

Et voilà une nouvelle journée de terminée et comme cela semble être le cas ces derniers jours, le sang a coulé abondamment. Mes sœurs de batailles sont de vrais furies, toujours affamées. Je me souviens des leçons de ma mère: « Une dame se doit d’avoir des passions, des hobbies et des amies avec qui discuter ». Je me souviens de ces réunions interminables où toute sa clique discutaient d’inepties ridicules, parlaient de leur passion de couture, broderie ou que sais-je. L’ennui était le maître mot de ces moments entre dames. Et pourtant cela me semblait logique, une dame digne de ce nom se devait de faire quelque chose de sa vie et il était vital de s’entourer de personnes avec qui partager ces passions.

Mon premier test fut un lamentable échec, la distillation de la maladie dans mes terres natales avaient rendues les quelques survivantes pathétiques. La nouvelle lubie était de se croire mort-vivante (et la lumière sait combien j’ai toujours honni cette phase de l’adolescence où les filles s’habillaient en noir en jouant les vampires). Comment discuter avec de tels idées farfelues dans la tête? De plus la chapelle de la lumière avait été détruite, mes professeurs étaient tous morts ou portés disparu et pire que tout, nous devions quitter la capitale pour vivre dans ses égouts!

Aaaaaah Silvermoon. J’ai retrouvé donc une ancienne connaissance et rencontré deux jeunes orquettes. Je sais qu’on m’ai appris que les orcs étaient le mal mais je suis une dame à l’esprit ouvert, les humaines étant devenue d’un ennui… je ne vois pas en quoi juger cette race avant d’en connaître certaines représentant. J’ai donc lancé l’idée de se réunir entre fille… un nouvel essaie en somme! Hélas plus question de couture, de broderie, de livre ou d’hommes, mes amies sont des Valkiries apportant mort et désolation partout où elles vont. Je dois avouer que c’est moins rasoir que ce que je pensais… mais cette débauche de violence ne me plait guère. De plus je me suis laissée entrainée dans ce chaos sangilonant en mangeant un bout de murlok… je pensais faire bonne mesure mais vu le visage de Vipérine… je me suis fortement trompé (ceci dit en passant le murlock a un goût de poisson cru pas du tout désagréable, je sais qu’une dame ne mange pas de viandes crues mais je trouve que les aliments cuits perdent énormément en saveur!).

Ainsi soit-il, je vais tenter de garder ce groupe d’amies, je vais tenter d’apporter un brin de sagesse et puis je me sens vraiment protégée… de plus nous voyageons dans l’ancienne Quel Talas! Silver Moon est une ville superbe et je suis heureuse de voir que mes nouvelles compagnes semblent y apprécier leur séjour.

La plume reste en suspens… plus rien ne lui vient et de toute façon elle a une lettre à poster. Elle retourne vers le miroir et laisse son regard plonger dedans… les heures passent sans qu’elle ne bouge d’un poil. La nuit tombant un halo l’entoure, sa chaire se revitalise, ses cheveux reprennent de leur splendeur, elle bat des cils et revient à elle. Sortant dans la nuit elle ne voit pas sa chevelure se raidir à nouveau. Elle est belle, elle est vivante, c’est tout ce qui compte.

Cet article a été publié le dimanche 8 juin 2008 à 1 h 28 min et est classé dans Ravenelle. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article en vous abonnant au flux RSS 2.0 des commentaires. Les commentaires et les pings sont actuellement fermés.

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