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Juin

La Stance de Daïsha.

   Ecrit par : Maelli   in Maelli

Kiatal dit :

Bien avant le Grand Essaim, sous le règle de Lin Cho, les Anciennes Terres connurent la fureur de la guerre. L’Empire fyros mena ses troupe jusqu’aux portes de Zoran où l’armée dynastique parvint à les repousser.

Victoire sans gloire s’il en est car Zoran s’en releva meurtrie car la Bibliothèque Nationale Zoraï était en cendres. C’est peu de temps après que le Grand Mur fut érigé et coupa la Théocratie des autres peuples.

A l’abris de son enceinte, le Conseil des Sages put contempler l’étendue des pertes manuscrites et décida de protéger au mieux les précieuses connaissances de notre peuple

Une stance fut élaborée par les plus grands magiciens de la théocratie, en vue de réduire le volume des parchemins en sphères. Celles-ci permettaient de transporter plus aisément de grande quantités de savoir.

Mais un problème demeurait : il fallait un contenant pour protéger les sphères des ravages du temps et du feu.

Sur la décision du Grand Masque Lin Cho, des artisans de tout le pays furent conviés à une compétition pour trouver un nouveau moyen durable de préserver la sagesse des âges.

Cinquante artisans, les meilleurs candidats de toute la jungle, affluèrent de toutes les Cités-Temple, accompagnés de leurs apprentis, jusqu’au petit village de Taï-Toon où allait se dérouler la compétition.

Les uns et les autres apportaient solennellement la touche finale à leurs astucieuses inventions pour contenir la sphère de savoir : qui une urne, qui une jarre, qui une boîte magique finement ciselée. Toutes de taille, de forme et de couleur différente.

Parmi ces inventeurs, un jeune artisan du nom de Hari Daïsha, venu du lointain village de Din-Tin tenait entre ses mains une simple corne de bodoc, évidée afin qu’elle puisse contenir jusqu’à cinq sphères du savoir

La veille du jour de la compétition, accroupi devant sa tente, Hari appliquait une potion anti-feu sur les cornes quand un artisan citadin renommé s’arrêta et le regarda d’un air amusé :

-Qu’est-ce ceci, yama (jeune homin) ? Les quartiers des musiciens sont plus proches de l’exposition, près du podium !

-Né, Maître Seng, cette corne est mon œuvre Voyez, elle renferme les sphères de savoir dans ce compartiment hermétique, est résistante au feu et surtout, peut être facilement dissimulée en cas de raid barbare

– Stupéfiant ! Un tas de cornes de bodoc, comme c’est trompeur ! Écoute mon conseil, les sages apprécieront toujours une belle pièce. Si tu veux qu’ils prennent la peine d’au moins examiner ton effort tu devrais embellir ce rude extérieur

Seng entra dans sa propre tente où sa propre invention, une boîte entièrement constituée d’ambre, l’attendait

Hari Daïsha médita un long moment sur ce qu’il venait d’entendre :

– Mmm, le vieux Seng a peut être raison, demain le jury devra examiner de nombreuses innovations puis prononcer leur verdict devant la grande assemblée. Je ferai mieux d’ajouter un peu de brillant pour qu’il soit plus tape à l’œil… Je ne peux m’offrir de l’ambre, mais la sève ne manque pas dans la rivière là bas

La nuit venue, Hari fit bouillir la sève pour en enduire son invention l’embellissant ainsi d’une jolie coloration verte. Mais sa lampe attirait les lucioles qui croyaient voir poindre l’aurore. Cherchant à les chasser sans succès, Hari perdit patience : Il pris un peu de sève, la roula en boule et imagina un sort qu’il relâcha sur l’un des insectes. Regardant la boule de sève, il se rendit compte qu’il avait réussit à piéger l’insecte à l’intérieur

Son masque s’illumina. Il s’émerveilla de la délicate anatomie de la créature et il admira ses magnifiques ailes qu’aucun homin n’avait pu admirer avant lui :

– N’importe quel sage donnerait son livre de stances pour ça !

Toute la nuit, il s’entraina à emprisonner et libérer des lucioles afin de parfaire les mots de pouvoir de la stance, jusqu’à ce qu’enfin, aux premières lueurs de l’aube, une luciole pu quitter sa prison sphérique et s’en aller indemne

C’est seulement à cet instant que Hari s’autorisa un peu de repos. Mais ni le brouhaha des derniers préparatifs, ni le départ des compétiteurs ne le tirèrent du sommeil. Ce fut bien plus tard que Hari fut brusquement réveillé par le son des cornes qui signalait que les juges avaient pris leur décision

Hari pris ses perles de sève et courut à en perdre haleine jusqu’au podium où, déjà, Maître Seng exposait fièrement son invention

– L’Ambre durera pour toujours, et cette boite donnera une protection éternelle à tout ce qui y sera entreposé !

Seng se tourna, conformément à la tradition, pour remettre la boite au maître sage en échange de la médaille de la victoire.

-Attendez ! Votre révérence, mon œuvre doit encore être jugée !

– Q… qu’est ce ceci ? Silence, le vainqueur est choisi…

Mais Seng sourit gentiment à Hari et prit la parole

-Si vous permettez, je reconnais ce jeune homin, il a un esprit peu commun, celui d’un fou… Ou d’un génie. Décourager ses efforts à présent, serait comme tuer un oiseau rare encore dans l’œuf

Le Grand Masque s’attendrit alors et fit signe à Hari d’exposer sa création. Sous l’oeil amusé de Seng, Hari sortit de sa besace une corne de bodoc à la couleur verte miroitante. Puis il en sortit une perle de sève et la fit miroiter à la lumière du jour. Lin Cho intrigué, admira la luciole emprisonné dans la sève

– C’est une nouvelle méthode, votre révérence

D’un geste de son autre main et d’une incantation, Hari lança sa stance libérant la luciole qui s’envola gracieusement au milieu des exclamations émerveillées de l’assistance

– Est il quoi que ce soit de plus fragile qu’une luciole ?

– Très intéressant ! Mais la sève ne tiendra pas face à la première goutte de pluie, sans parler des ravages du temps !

-Mais l’ambre si !

-Viens, yama, prends l’ambre dont tu as besoin de cette boite, et montre nous ce que ta magie peut faire avec cette sphère de savoir. Si tu y arrives, tu pourras me rembourser avec tes gains !

Bien que piqué au vif par les railleries du Maître, Hari dissolut l’ambre et l’utilisa pour sceller la sphère de savoir. La foule ne put qu’applaudir tandis que Lin Cho saisissant le bras de Hari le levait vers la canopée en signe de victoire

Hari Daïsha et Seng vouèrent leur vie à perfectionner l’invention de Hari : ils en firent des cube afin d’augmenter la capacité de stockage et créèrent le premier Coffre de la sagesse pour les entreposer

Cet article a été publié le vendredi 11 juin 2010 à 23 h 35 min et est classé dans Maelli. Vous pouvez suivre les commentaires sur cet article en vous abonnant au flux RSS 2.0 des commentaires. Les commentaires et les pings sont actuellement fermés.

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