La jeune matisse courait le plus vite qu’elle pouvait. Elle les entendait qui la poursuivaient. Se retourner aurait été une perte de temps… et perdre ne serait ce qu’une seconde, c’était risquer de perdre la vie. Leurs cris stridents et le bruit saccadé de leurs pattes sur le sol se faisaient de plus en plus proches. Elle se retrouva soudainement devant une forêt sombre qu’elle savait devoir traverser pour échapper à la patrouille. En s’enfonçant dans l’obscurité du bois, elle comprit que les prédateurs s’étaient lassés de la poursuivre. La faible luminosité était presque réconfortante comparée au soleil brulant qui lui avait enflammé la peau par endroit la veille. Elle continua de déambuler entre les arbres qu’elle distinguait à peine, quand elle vit des yeux la fixer de toute part. Ils étaient lumineux comme si on avait allumé une multitude de lanternes. L’odeur lui monta au nez…elle reconnaissait le parfum de la contamination. Elle se sentait prise au piége quand un yubo géant apparut. Il grignottait les arbres un par un. Les yeux s’évanouïssaient avec les arbres. Il semblait amical mais il se rapprochait menaçant, continuant à grignoter tout ce qu’il croisait « scrotch, scrotch, scrotch… » Plus il s’approchait, plus il semblait gigantesque. « scrotch, scrotch, scrotch… » Elle reculait devant le géant aux grandes dents. Rapidement, il fut à portée et ouvrit la gueule pour la dévorer…
Elle se leva en sursaut. La matisse était débout sur son lit en sueur, son coeur battait la chamade comme si il allait sortir de sa poitrine. Elle laissa echapper un long souppir, et son coeur revint doucement à sa place. Elle fut soudainement prise d’une sueur froide en entendant ce bruit qui lui avait semblé terrifiant dans son rêve… »scrotch, scrotch, scrotch… » Elle attrapa son épée qui était posée à coté de son matelat et s’approcha de l’ouverture de sa tente à pas feutrés. Il lui semblait bien que le bruit était tout prêt. Elle bondit en dehors de l’antre, l’arme à la main, en position de combat.
Elle fut surprise par le choc d’un objet mou sur son front. Il lui fallu quelques instants pour comprendre la situation. Une jeune trykette aux grands yeux lui faisait face. Quelques meches blondes bordées son visage innocent d’enfant. Son regard exprimait la frayeur et la matisse relacha son arme par terre. Elle regarda par terre l’objet qui l’avait percutée. Elle ne put s’empecher de retenir un sourire quand elle reconnu un paquet de gateaux. Le son tonitruant provenant de la trykette brisa la lourdeur du moment, ce devait être un rire. Celui-ci était à la limite du grotesque ce qui lui vallu d’être communicatif. La matisse riait de bon coeur et à sa grande surprise ce ne fut pas douloureux comme elle l’avait imaginé parfois. Elle comprenait que c’était une manifestation physique d’un amusement intellectuel. La trykette afficha une large grimace qui affichait ouvertement ses dents… elle souriait.
D’une voix forte à la limite du cri, la jeune homine s’adressa à la matisse:
» Roh, t’as une des ces têtes! »
C’est ainsi que j’ai rencontré Cirsium.